Le don d'organes, pourquoi en parler ?
Nous avons été contactés par Marjorie Chalier, membre bénévole de l'ADOT-77 (Association pour le Don d’Organes et de Tissus) pour parler du don d'organes 💝 sur Mon Petit Testament.
Depuis la création de Mon Petit Testament, en 2019, nous proposons une catégorie de volontés « don d'organes » ; et depuis quelques jours, afin que chacun puisse se prononcer sans contrainte, nous avons ajouté cette catégorie au volet « l'essentiel » , qui est gratuit et accessible à tous.
Mais pourquoi en parler alors que nous sommes tous donneurs présumés ?
Bonne question ! Les principes fondateurs du don d'organes sont depuis 1976 :
→ la gratuité
→ l'anonymat
→ le consentement présumé
Donc, ça ne devrait pas être un sujet : si on souhaite que nos organes puissent servir à d'autres nous n'avons rien à faire ; et si on ne le souhaite pas, on s'inscrit sur le registre national des refus. Simple, basique.
Dans les faits, 15 % des personnes interrogées sont opposées au don de leurs organes et pourtant 32% des donneurs potentiels n'ont pu être prélevés à cause de l'opposition de leurs proches. Pour le dire autrement, un refus de prélèvement sur deux ne correspondrait pas à la volonté du défunt !
Et oui, nous sommes tous donneurs présumés mais... faute d'inscription au RNR, l'équipe médicale va vérifier auprès des proches que le défunt n’était pas opposé au don avant d’envisager tout prélèvement. Et c'est là que ça se complique ! En effet, « il s’agit de connaître la volonté du défunt à travers le témoignage de ses proches » ; donc pour peu que dans les proches certains n'aient pas envie qu'on prélève d'organes sur leur être cher, on peut passer à côté d'un donneur alors même qu'il aura été pour le don d'organes ! (et on posera la question aux proches même si le défunt possède une carte de donneur dans son portefeuille !)
On aurait pu penser que l'idéal aurait été la création d'un registre national des positionnements, pour qu'on puisse dire qu'on est pour aussi facilement qu'on peut dire qu'on est contre, mais ça ne résoudrait par le problème de l'opposition des familles (il ne serait pas plus envisageable de le faire dans le dos des familles que sous protection policière...). Donc, si vous êtes pour le don d'organes, parlez-en à vos proches et faites-leur accepter votre choix (bien sûr, n'hésitez pas à vous aider de Mon Petit Testament pour initier la discussion).
Pour aller plus loin autour du don d'organes :
→ le site officiel de l'agence de bio-médecine www.dondorganes.fr
→ le site de l'Association pour le Don d’Organes et de Tissus : www.france-adot.org (qui nous a fourni les chiffres évoqués dans l'article)
→ le site des PoOlettes (parler du don d'organes à travers l’Art et en Musique) www.lespoolettes.fr
→ le roman "Réparer les vivants" de Maylis de Kerangal
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